Confession d’un ex-buveur qui a bien failli tout perdre… Mais qui croit qu’on peut encore s’en sortir ensemble
Pourquoi j’écris
Je suis sobre depuis plus de deux ans.
Ce que j’ai cassé, je ne pourrai jamais vraiment le recoller.
Ce que j’ai fait vivre à celle qui partageait ma vie, je le traîne encore avec moi.
Elle m’aimait. Elle a tenté. Elle a souffert. Et elle est partie.
Pas dans un grand fracas de portes.
Non. Dans un silence triste. Parce qu’elle ne savait plus comment faire.
Et moi, à l’époque, j’étais incapable de voir plus loin que mon prochain verre.
Aujourd’hui, si j’écris, ce n’est pas pour t’encourager à fuir ou à rester.
C’est pour te donner ce que ma femme n’a pas eu:
Un guide. Une méthode. Une clarté.
Un espoir aussi, celui qu’on peut s’en sortir ensemble, à condition de ne pas s’oublier en chemin.

1. Tu n’es pas responsable, mais tu peux agir
L’alcoolisme, ce n’est pas qu’un problème de volonté. Ca, c’est super important: la volonté seule ne suffit pas. Quand il te dit « demain j’arrête », il le croit vraiment. Pare qu’il VEUT que ça cesse. Mais il ne PEUT pas.
C’est une maladie. Et une maladie piègeuse.
Elle parle à ta place. Elle ment. Elle accuse. Elle efface.
Mais elle ne tombe pas du ciel non plus. Et tu n’es ni son déclencheur, ni sa solution.
Tu vis peut-être avec quelqu’un que tu aimes profondément, mais qui s’éloigne un peu plus chaque jour.
Pas dans les gestes, mais dans les silences, les absences, les regards flous.
Tu doutes. Tu excuses. Tu espères. Tu te demandes si t’exagères.
Mais au fond de toi, tu sais que quelque chose ne tourne plus rond.
Alors non, tu n’as pas causé ça.
Mais tu peux poser un cadre, maintenant. Un cadre qui peut aider l’autre…
et te protéger toi.
2. C’est quoi, un alcoolique ?
Moi, j’ai longtemps dit :
« Je suis pas alcoolique, je bois juste trop en ce moment. »
Sauf que ce “moment” a duré presque 20 ans.
Et que pendant ce temps-là :
- J’ai menti, même sans raison.
- J’ai planqué des bouteilles dzns toutes les cachettes possibles et imaginables.
- J’ai oublié des anniversaires.
- J’ai nié, nié, nié.
- Et j’ai regardé la femme que j’aimais s’éteindre, sans rien comprendre.
Un alcoolique, ce n’est pas qu’un mec bourré à 10h.
C’est quelqu’un qui a perdu le contrôle, même s’il croit encore le tenir.
Et ce n’est pas une insulte. C’est un état de fait.
C’est une maladie. Et une maladie piègeuse.
Elle parle à ta place. Elle ment. Elle accuse. Elle efface.
Mais elle ne tombe pas du ciel non plus. Et tu n’es ni son déclencheur, ni sa solution.
Tu vis peut-être avec quelqu’un que tu aimes profondément, mais qui s’éloigne un peu plus chaque jour.
Pas dans les gestes, mais dans les silences, les absences, les regards flous.
Tu doutes. Tu excuses. Tu espères. Tu te demandes si t’exagères.
Mais au fond de toi, tu sais que quelque chose ne tourne plus rond.
Alors non, tu n’as pas causé ça.
Mais tu peux poser un cadre, maintenant. Un cadre qui peut aider l’autre…
et te protéger toi.
2. C’est quoi, un alcoolique ?
Moi, j’ai longtemps dit :
« Je suis pas alcoolique, je bois juste trop en ce moment. »
Sauf que ce “moment” a duré presque 20 ans.
Et que pendant ce temps-là :
- J’ai menti, même sans raison.
- J’ai planqué des bouteilles dzns toutes les cachettes possibles et imaginables.
- J’ai oublié des anniversaires.
- J’ai nié, nié, nié.
- Et j’ai regardé la femme que j’aimais s’éteindre, sans rien comprendre.
Un alcoolique, ce n’est pas qu’un mec bourré à 10h.
C’est quelqu’un qui a perdu le contrôle, même s’il croit encore le tenir.
Et ce n’est pas une insulte. C’est un état de fait.
C’est une maladie. Et une maladie piègeuse.
Elle parle à ta place. Elle ment. Elle accuse. Elle efface.
Mais elle ne tombe pas du ciel non plus. Et tu n’es ni son déclencheur, ni sa solution.
Tu vis peut-être avec quelqu’un que tu aimes profondément, mais qui s’éloigne un peu plus chaque jour.
Pas dans les gestes, mais dans les silences, les absences, les regards flous.
Tu doutes. Tu excuses. Tu espères. Tu te demandes si t’exagères.
Mais au fond de toi, tu sais que quelque chose ne tourne plus rond.
Alors non, tu n’as pas causé ça.
Mais tu peux poser un cadre, maintenant. Un cadre qui peut aider l’autre…
et te protéger toi.

3. Le dialogue : ni cris, ni silences
Ma femme a essayé de me parler.
Mais elle n’avait pas d’outil.
Alors parfois elle criait. Parfois elle se taisait. Et moi je fuyais, je buvais, je pleurais… et je recommençais.
C’est pour ça que je veux te transmettre cette méthode-là.
Je l’ai découverte plus tard, une fois sobre.
Est ce qu’elle aurait changé quelque chose dans mon couple? Peut-être. Peut-être pas.
La méthode:
1. Miroir
« Tu dis que tu n’as rien bu ».
Tu répètes ce qu’il dit. Sans ironie. Sans moquerie. Sans haussement de sourcil. Juste… tu montres que t’as entendu.
2. Fait concret, ici-maintenant
« Pourtant, je sens l’odeur de l’alcool ».
Ou: « Je vois que tu titubes ».
Ou: « Tu trembles en tenant tes clés ».
Pas de reproche. Pas d’interprétation. Un fait brut.
3. Porte ouverte
« Si tu veux en parler, je suis là. »
« Si tu veux qu’on cherche de l’aide ensemble, je t’accompagne. »
« Si tu préfères en reparler demain, je suis dispo. »
Tu ne l’accuses pas. Tu ne le forces pas. Tu ouvres une porte.
Pourquoi ça fonctionne ?
- Parce qu’il n’y a pas de combat.
- Parce qu’il est confronté à un fait + sa parole → tension dans son cerveau, pas contre toi.
- Parce qu’il garde le choix, et que ce choix-là peut devenir le début d’un changement.
Et même si ça ne marche pas tout de suite, tu as planté une graine.
Une graine qu’il n’oubliera pas.
4. Ce que tu dois poser, pour ne pas te perdre
Aimer quelqu’un ne veut pas dire tout accepter.
Tu peux rester. Mais pas à n’importe quel prix.
Voici ce que tu as le droit (et même le devoir) de poser:
- La sécurité physique: pas de violence, jamais. Ni verbale, ni physique.
- La vérité: tu ne mens plus pour lui. Plus de coups de fil au boulot pour “maladie imaginaire”.
- L’argent: tu protèges ton compte, tu refuses de financer les bouteilles.
- Les enfants: tu ne les exposes plus aux scènes, aux colères, aux absences floues.
- Ton sommeil, ta santé mentale, ton espace.
Tu as le droit de dire :
« Je reste, mais pas dans ces conditions. »
« Je t’aime, mais pas au point de disparaître. »
« Je veux bien t’aider, mais je ne te couvrirai plus. »
Ce n’est pas de la menace.
C’est poser ton cadre. Et ce cadre, il peut devenir son point d’appui.
5. Tu peux rester, oui. Mais pas sans soutien
Vouloir rester avec quelqu’un qui boit, ce n’est pas de la faiblesse.
C’est un choix courageux. Mais ce choix, il te demande des ressources.
Alors, cherche du soutien.
- Associations : groupes de parole pour les proches. Tu n’y es pas jugé. Tu y retrouves ton souffle. Il en existe quelques unes, Entraid’Addict ou Al-anon pour ne citer que ces deux là.
- Ton médecin traitant : il peut t’orienter vers des pros.
- Amis, famille, forums : choisis les bonnes personnes. Pas celles qui te diront “t’as qu’à le quitter”, mais celles qui t’écoutent, t’aident à poser des actes.
Tu ne peux pas être seul(e) dans cette galère.
Et parfois, raconter ce que tu vis, c’est déjà poser une première limite.
6. Et lui, peut-il changer?
Oui.
Mais ça prendra du temps.
Et ça ne dépend pas que de toi.
Moi, j’ai eu un déclic trop tard.
Mais je connais des gens qui ont arrêté par amour.
Parce qu’ils ont vu leur conjoint se relever, poser ses règles, rester debout.
Parce qu’ils ont vu qu’ils risquaient de perdre ce qui comptait le plus.
Parfois, c’est ce genre de réalité-là (pas les cris, pas les pleurs, mais la fermeté tranquille) qui secoue un alcoolique.
Mais ça peut prendre des mois. Des années.
Et il y aura peut-être des rechutes.
C’est pour ça que tu dois te préserver toi.
7. En résumé
Et maintenant ?
Si je pouvais remonter le temps, je te le jure…
Je lui aurais tendu la main plus tôt.
Je lui aurais dit: « Aide-moi à m’en sortir, même si je fais tout pour t’en dissuader. »
Je lui aurais dit: « Reste, mais dis-moi clairement où ça s’arrête. »
Mais elle n’a pas eu les bons outils. Et moi, je n’étais pas prêt.
Alors si tu es encore là,
si tu aimes encore,
si tu as encore la force d’essayer,
fais-le autrement.
Pas en criant. Pas en pleurant. Pas en encaissant.
Mais en parlant simplement.
Avec amour.
Avec clarté.
Avec courage.
Et qui sait?
Peut-être qu’un jour, celui ou celle que tu aimes posera enfin ce verre…
et te dira merci d’avoir tenu.
Mais sans t’être perdu(e).
2 réflexions sur “Vivre avec un alcoolique: poser ses limites sans perdre l’amour”
Excellent article! Terriblement juste. Je l’ai lu ce soir à une réunion de la croix bleue, il a beaucoup touché.
Merci ☺️ Hmm et j’ai relu mon article par la même occasion, je viens de m’apercevoir qu’une coquille dans la mise en page a fait qu’un même paragraphe se retrouve à deux endroits différents. Je corrige ça ce soir.
Oh ça fait drôle de savoir que mon texte a été lu à la Croix bleue ☺️ Merci!