Ce texte, c’est pas de moi.
Mais j’aurais pu l’écrire.
Il vient de Stéphane Solatges, et il m’a foutu une claque. Parce que c’est brut. Parce que c’est vrai. Parce que ça dit ce que beaucoup n’osent pas dire.
Il m’a autorisé à le publier ici. Et franchement, j’en suis fier.
Tu vas voir. Ça pique. Ça serre. Mais ça libère.

J’ai pas cherché la douleur,
Elle m’a trouvé d’elle même.
A coups de souvenirs
En pleine gueule
Et de verres
Pour recoudre ce que la vie crève
J’ai bu pour pas hurler
Pour pas saigner sur le carrelage.
J’ai noyé mes fantômes
Dans le fond des verres.
Mais ils nagent.
Les salauds ils nagent.
J’ai laissé le passé me briser
A chaque reflet, à chaque silence
Mais j’ai gueulé mes tripes
Sur des pages
Et je l’ai ouvert au monde
Comme une délivrance.
C’est moi le putain de survivant
Pas l’alcool, pas les regrets
Pas le temps
C’est moi le bras tendu dans l’orage
J’ai craché sur l’oubli
J’ai brûlé mes cages
C’est moi bordel qui suit encore debout
Même bancal, même à genoux
J’écris pour me rappeler
Que je suis vivant
Pas pour oublier, mais pour crier
Je me suis choisi maintenant
Tu as vu le courage?
Moi je vois juste les cicatrices, pas de médailles
Juste des preuves que j’existe
Chaque chute, chaque faille
Chaque nuit sans fin
C’est moi qui les ai traversé
Sans tenir une main
J’ai aimé comme on s’ouvre les veines
Et je me suis oublié pour qu’on m’aime
J’ai plus besoin de me fuir pour être sourd
C’est moi le putain de survivant
Pas les verres, pas l’absence, pas le temps.
C’est moi l’enfant du chaos
Qui transforme ses larmes
En putains de mot
C’est moi qui me raconte sans fard
Même si ça pue,même si ça part
Je fuyais, me pourchassais
Mais ce que je regarde droit
S’efface en paix
J’ai plus peur d’avoir mal
Je préfère souffrir qu’être un animal
Je me traite comme je t’ai traité
Avec amour, avec putain de vérité
Je ne suis plus ce mec qui se détruit pour plaire
Je suis le mec qui se relève
Solitaire
C’est moi le putain de survivant
Pas le fantômes d’hier,pas le mendiant
C’est le feu dans le cœur
Le vent dans la voix
Je suis debout
Je suis là
Et je choisi moi
J’ai pas été sauvé par l’alcool
J’ai été sauvé par mes propres paroles
C’est pas pour fuir
C’est pour plus jamais oublier
Que j’ai survécu
Et que je mérite mieux
Putain je mérite mieux
Si t’as connu le chaos, l’oubli, la chute…
Tu vas te reconnaître dans chaque mot. Parce que c’est pas qu’un texte. C’est une cicatrice qui parle.
Merci à Stéphane pour cette claque de vérité.
Et merci à toi qui lis ça, debout ou à genoux, avec ou sans repères.
T’es pas seul.
Et non : t’es pas foutu.