Mon histoire de rechute, de fracture et de déclic. Spoiler : ça se termine bien.
Un pas en arrière, deux en avant
Douleur et échec… sur le coup tu t’en serais bien passé, hein? Pourtant ces deux «ennemis» gardent toujours un petit cadeau derrière le dos. Ils gravent tes limites puis t’indiquent la sortie de secours. Chaque fois que tu te vautre, tu découvres un détail que tu n’avais pas vu hier. C’est rude mais formateur. Sans ces gifles bien placées, on resterait coincés en mode pilote automatique, à siroter nos excuses maison.
Pourquoi ça pique autant
La douleur ne se contente pas de taper sur le corps, elle imprime ses leçons dans la tête. Une migraine carabinée après une nuit blanche rappelle que ton foie n’est pas une usine LEGO. Une engueulade de trop fait voler le vernis social. À chaque alerte, ton système nerveux colle un panneau “Danger: tourne à gauche”. Quand tu comprends le message, tu changes de trajectoire. Quand tu l’ignores, la prochaine vague cogne plus fort. Je sais, ça sent le vécu.
La dernière chute : le déclic
Je te raconte ma version rapide. J’ai pris le mur un soir d’hiver en pensant rentrer droit chez moi. Urgences, attelle, ego en miettes. Au réveil je me suis vu dans la glace, paupière violette, odeur d’éthanol dans la gorge. J’ai pigé que la prochaine cuite allait peut-être me coller un trou noir définitif. Ce choc m’a filé un dégoût limpide pour l’alcool. Pas une résolution molle : ce n’était pas négociable. Depuis, chaque matin, je répète que ma dernière gamelle a déjà payé le prix fort.
Transformer la souffrance en moteur
La douleur devient carburant. Elle pousse à chercher de l’aide, à lire des témoignages, à rejoindre la sobriety team qui est aussi présente dans ma tête (promis elle recrute) qu’en réel ou sur les réseaux. On se serre les coudes, on partage les rechutes, on fête les mini-victoires. Tu l’a surement déjà remarqué: à plusieurs, la route paraît moins longue. On échange des astuces simples : boire un grand verre d’eau pétillante quand l’envie monte, filer courir dix minutes, appeler un pote avant de craquer.
Les excuses qui t’enferment
«Juste un verre pour célébrer», «Je contrôle», «Tout le monde fait pareil». Ces phrases sont des prisons douces. Dès que tu les entends dans ta tête, réponds-leur direct: «Bullshit!». Écris pourquoi tu veux changer, colle la liste sur le frigo, lis-la quand la petite voix revient. Tu verras: le papier casse souvent le mensonge.
Le plan d’action concret
- Jette les bouteilles qui traînent.
- Préviens tes proches: « Je fais une pause, soutien bienvenu ».
- Remplis le frigo de softs qui te plaisent.
- Planifie tes soirées à risque: sport, ciné, jeux de société.
- Note chaque jour sobre dans un carnet, même si c’est ringard.
Ces pas semblent basiques mais posent un nouveau décor. Tu gères le terrain, pas ta volonté. Moins de tentations? Moins de guerillas internes.
Quand la tentation revient
Elle reviendra, compte dessus. Certains soirs, le parfum d’un mojito chatouillera tes narines. Respire à fond, rappelle-toi la fracture, la honte, la migraine. Dis-toi qu’une gorgée relancerait le compteur douleur. Change de lieu, appelle quelqu’un. Ne reste jamais seul avec l’idée. J’ais testé: la tentation claque la porte si elle trouve la maison vide.
Ce que tu gagnes vraiment
Premier matin sans gueule de bois: tu goûtes le café, pas le métal. Deuxième semaine: ta peau retrouve une couleur humaine. Premier mois: tu récupères des heures de sommeil, de vrais rires, des billets d’avance sur le compte. Tu redécouvres la joie non filtrée, l’énergie stable, la fierté qui tient debout.
Merci la douleur, merci l’échec, merci l’équipe
Ouais, ça sonne bizarre de remercier ses pires souvenirs. Pourtant sans eux je me serais rendu conte que je tournais en rond trop tard. Ces moments m’ont appris la patience, l’humilité, la valeur d’un lendemain clair.

Conclusion
Garde en tête cette phrase épinglée au mur: «Il n’y a pas d’échec tant que tu continues d’essayer.» (Mickael Jordan). Avance, ramasse les indices, transforme tes égratignures en carburant. Ta prochaine erreur peut devenir la passerelle vers ta liberté. Tu es plus résistant que tu ne le penses.