Aujourd’hui, pour une fois, pas de lien direct avec l’alcool.
J’ai écouté « qui as tué grand-maman » de Michel Polnareff. Ça m’a beaucoup inspiré pour étaler des souvenirs d’enfance, chez mes grands-parents.
Avant
Il y avait du temps de grand maman des exercices du Bled à faire les mercredi après-midi.
Il y avait en face un champs où une vieille dame cueillait des haricots verts et m’en faisait goûter.
Il y avait des notes de piano qui résonnaient dans toute la maison.
Il y avait des repas de fête où on retrouvait toute la famille.
Il y avait ma caisse de lego avec lesquels je faisais entre autre des maisons pour les mouches que je capturais.
Il y avait des framboisiers que j’allégeais régulièrement quand c’était la saison.
Il y avait papou qui m’a initié à l’informatique sur un Apple II, puis un ZX81 et un MO5.
Il y avait cette famille de Paris que j’aimais bien qui venait de temps en temps.
Il y avait à 2km mon meilleur ami chez qui je dormais parfois.
Il y avait cette grange qui a brûlé au beau milieu de la nuit. Cette odeur et ces cris d’animaux.
Il y avait le bruit de ces trains de marchandises qui freinaient à 3 kilomètres de là.
Il y avait l’émission Pyramide sur la petite télé de la cuisine à midi.
Il y avait cette boîte de cubes que j’empilais selon mon imagination.
Il y avait de l’amour qui ne se disait pas.
Apres
Fini.
Fini le piano de grand maman, remplacé par des morceaux de Djul.
Fini les repas en famille, fini les retrouvailles annuelles.
Fini les maisons pour mouches, elles auront la paix sans moi.
Fini les framboisiers, remplacés par une jardinière de basilic coincée sur un balcon exigu.
Fini l’Apple II, son successeur MacBook Pro est devant moi, sans que sache comment le programmer.
Fini la famille de Paris. La plupart n’est malheureusement plus là.
Fini le meilleur ami. Je ne l’ai pas vu depuis 35 ans.
Fini la grange, remplacée par un immeuble d’habitation.
Fini le bruit des trains, leur bruit est réglementée comme tous les détails de notre vie.
Fini pyramide. Bye bye Patrice Laffont et Pepita.
Fini la boîte de cubes. J’empile désormais les journées comme je peux.
L’amour reste là, et il ne se dit toujours pas assez.
Pour finir voici le lien vers la version live de cette chanson datant de 2007. Et s’il est bon parfois d’avoir un peu de nostalgie, attention de ne pas sombrer dans les travers du « c’était mieux avant », faisant parti du comportement d’évitement!
