Arrêter l’alcool. Facile à dire, pas vrai ? Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que derrière cette simple phrase se cache un combat réel. Physique. Mental. Un combat contre toi-même.
Quand j’ai décidé de tourner le dos à l’alcool, je savais que ce ne serait pas une promenade de santé. Ce moment m’a été fortement conseillé, voire imposé. Je manquais totalement de motivation pour arrêter l’alcool par moi-même. C’est donc dans un service de psychiatrie que tout a été mis en place pour que je puisse commencer ce sevrage dans un cadre sécurisé. Mon addictologue, avec des mots simples mais justes, a su me parler au bon moment. Elle a trouvé les mots qui ont résonné en moi et m’ont permis d’accepter cette étape. Je peux dire aujourd’hui qu’elle m’a sauvé la vie ce jour-là. Mais même là-bas, je n’étais pas préparé à ce qui m’attendait vraiment.
Le Sevrage Physique : Une Véritable Tornade
Le sevrage physique, c’est bien plus que de simples tremblements ou une petite fatigue. Pour moi, ça a été une véritable descente aux enfers.
Heure 0 : Tu Commences
Tout commence par une décision qui, dans mon cas, ne venait pas vraiment de moi. Dire « stop » à l’alcool m’a été imposé. Heureusement, les soignants ont su trouver les mots pour me convaincre. Mais après l’acceptation de cette étape forcée, la réalité frappe : ton corps réclame sa dose. Ce n’est pas juste ton esprit. Les médecins m’avaient prévenu : ça n’allait pas être facile.
Heure 6 : Les Premiers Signes
Les tremblements commencent. Légers au départ, mais vite insupportables. Une envie irrésistible de boire revient comme une vague, mais tu te bats pour tenir. Heureusement (ou malheureusement ?), je n’avais pas la force physique pour sortir de l’hôpital, ce qui rendait l’accès à l’alcool impossible. Le personnel médical était toujours présent, attentif à mes besoins, mais cette lutte, c’est surtout à l’intérieur de toi qu’elle se passe.
Heure 12 : Ça Monte en Puissance
Les sueurs froides envahissent ton corps. Chaque muscle est tendu. Tu te sens comme un boxeur après un combat acharné. Ton esprit est confus, mais tu refuses de céder. Les infirmiers me rappelaient de respirer, de m’accrocher. Leur soutien était précieux.
Heure 24 : Le Chaos S’Installe
C’est là que tout bascule. Les hallucinations commencent. Des ombres menaçantes apparaissent, des voix murmurent des choses effrayantes. Tu essaies de te convaincre que ce n’est pas réel, mais ton cœur bat si fort que tu as peur qu’il lâche. Le personnel surveillait chaque instant, prêt à intervenir si mon corps lâchait, mais la peur était bien réelle.
Heure 36 : La Tempête Atteint Son Sommet
Le delirium tremens. L’apogée de ta lutte. Tu es pris dans un tourbillon de frayeurs. Les ombres envahissent chaque recoin de ta vision, transformant la chambre d’hôpital en un décor cauchemardesque. J’étais persuadé que des gens tentaient de me tuer. Des murmures incessants, incompréhensibles, semblaient provenir de nulle part et de partout à la fois, renforçant cette conviction effrayante. Mon esprit était bien trop hanté par ces visions pour penser à quoi que ce soit d’autre. Cette nuit-là, j’étais convaincu que c’était la fin. Tout semblait tellement réel : les ombres, les murmures, l’impression que mon corps m’abandonnait. Je croyais sincèrement que j’allais mourir.
Heure 48 : La Lumière au Bout du Tunnel
Enfin, les choses commencent à se calmer. Les hallucinations s’estompent. Ton corps est exténué, mais tu sens que tu as franchi un cap. Une petite victoire. Les médecins ont confirmé que la phase critique était derrière moi. Une bouffée d’espoir.
Une Nouvelle Vie Après la Tempête
Le sevrage physique n’est pas qu’une épreuve, c’est une étape vers une vie meilleure. Oui, c’est dur. Oui, c’est effrayant. Mais chaque sueur froide, chaque frisson, chaque hallucination était un pas de plus vers ta renaissance.
Aujourd’hui, je peux te dire que ça en valait la peine. et je peux le dire: curieusement, je suis content d’en être passé par là. Je ne sais que trop bien ce qui m’attend si je fais un pas de travers. Je me réveille chaque matin avec un esprit clair, un cœur apaisé et la fierté d’avoir affronté mes démons.
Et toi?
Si tu hésites à arrêter l’alcool parce que tu as peur de ce que tu pourrais traverser, sache que tu n’es pas seul(e). Moi aussi, je redoutais ce moment, mais je peux te dire que l’accompagnement fait toute la différence. Les soignants, par exemple, m’ont aidé à tenir, même dans les moments où je pensais que c’était impossible. Oui, le chemin est difficile. Mais au bout, il y a une lumière. Une vie où tu te sens libre, où chaque jour commence avec un esprit clair et une énergie que tu pensais perdue. Tu redécouvres le plaisir des choses simples : rire sincèrement, profiter pleinement de tes proches, et avancer avec fierté. Alors, ose faire ce premier pas. Parle-en à un proche, à un professionnel, ou inscris-toi à un groupe de soutien. Ton futur toi t’en remerciera.
