Lettre bouleversante d'une femme à son mari alcoolique : "Tu es en train de nous perdre"
Une lettre bouleversante. Mais juste.
Une lettre écrite par une femme qui n’en peut plus, qui voit l’homme qu’elle aime se perdre dans l’alcool. C’est une lettre vraie, tendre, douloureuse. Pas un reproche, mais un cri du cœur. Elle pourrait être écrite par tant d’autres épouses, de mamans, de filles.
Si tu vis cette situation, d’un côté ou de l’autre, prends le temps de lire jusqu’au bout.
Quand l’amour ne suffit plus
Mon amour.
Je t’écris cette lettre parce que je n’arrive plus à te parler sans pleurer ou avoir peur. Je t’aime profondément, tu le sais, mais ton alcoolisme est en train de tous nous détruire et je ne peux plus rester silencieuse. J’ai eu du mal à écrire chaque mot, mais il faut que tu les lises.
Tu dois comprendre ce qu’on vit tous les jours. Il y a sept ans, l’alcool s’est pointé dans notre vie et la bouffe un peu plus chaque jour. La personne gentille, douce, attentionnée que tu étais autrefois a lentement laissé place à quelqu’un que je ne reconnais pas. Petit à petit, j’ai vu ton regard s’éteindre et ton sourire partir.
Avant, ici, il y avait des rires, de la complicité. Maintenant, c’est plein de silences et de larmes. J’ai essayé d’être forte hein? De te soutenir à chaque chute, de ramasser les morceaux après chaque crise. J’ai séché tes larmes de honte, caché tes bouteilles vides, trouvé des excuses bidons pour expliquer ton absence ou tes erreurs. Et chaque fois, je sens mes forces diminuer un peu plus.
Les enfants aussi souffrent
Nos enfants souffrent plus que tu ne le crois. Elodie a maintenant 17 ans. Elle a grandi dans la peur de voir son père rentrer bourré. Elle n’invite presque plus ses amis à la maison. Trop peur que tu rentres saoul et de la honte qu’elle aurait. Elle t’aime, mais elle est en colère et blessée.
Lucas, du haut de ses 14 ans, prétend que tout va bien. Mais je vois bien son inquiétude. Il évite ton regard quand tu rentres en titubant, et il se réfugie dans sa chambre pour échapper aux disputes et au malaise. Il t’aime aussi, et il essaie d’être fort, mais il est encore un enfant. Les voir grandir sans le père que tu pourrais être me brise le cœur. Ton absence, quand l’alcool te prend, fait plus mal que si tu n’étais pas là du tout.
La bouteille et la maladie dans le couple.
Je sais que tu n’as pas choisi d’être malade. L’alcoolisme est une maladie terrible, et je sais que tu es ni un « faible » ni un « monstre ». Tu as essayé à plusieurs reprises d’arrêter de boire. Tu es allé en cure de désintoxication, tu as suivi une post-cure. À chaque fois, on a cru que c’était la fin de ce cauchemar.
Je me souviens de ton sourire plein d’espoir à ta sortie de cure, et de tes mots : « Cette fois, c’est la bonne, j’arrête pour de bon. » Nous t’avons cru, nous étions fiers de toi et pleins d’espoir. Mais à chaque fois, l’alcool a repris le dessus. La première rechute a été un choc immense. Quand tu as repris ce premier verre, j’ai senti tout mon espoir s’écrouler. Les rechutes suivantes ont peu à peu foutu en l’air la confiance que j’avais en tes promesses. Aujourd’hui, quand tu me dis « j’arrêterai, je te le promets », j’aimerais te croire, mais je n’y arrive plus.
La résignation
Je suis épuisée. Émotionnellement, physiquement, je n’en peux plus. J’ai tout essayé : les larmes, la colère, les supplications, et même les ultimatums lorsque j’étais à bout. Rien n’y fait. Tu continues de boire, et nous continuons de souffrir.
Je n’ai plus de cris, plus de colère en moi. Seulement une immense tristesse et un désespoir calme. C’est comme si je m’étais résignée, comme si une partie de moi s’était éteinte à force de douleur. Je me sens vide et impuissante. Te voir te détruire un peu plus chaque jour m’a brisé le cœur tant de fois que je ne sais plus comment le réparer. Pour te dire: je suis déjà en train de me préparer à apprendre ton décès, à devoir organiser tes funérailles.
L'amour seul ne suffit pas
Et pourtant, je t’aime. Je t’aime d’un amour que ni l’alcool ni les années de souffrance n’ont réussi à tuer. C’est cet amour qui m’a fait tenir jusqu’à présent. Mais l’amour ne suffit pas à sauver quelqu’un malgré lui. Je ne peux pas te sauver à ta place. Ni moi, ni les enfants, ni les médecins – personne ne peut mener ce combat à ta place.
L’alcool te tient prisonnier, et toi seul as la clé pour t’en libérer. Toi seul peux décider de te battre vraiment, de toutes tes forces, contre cette maladie. Je ne veux pas te faire de faux espoirs, ni te promettre que tout s’arrangera d’un coup de baguette magique. Je sais parfaitementnque le chemin sera long et difficile, et sans une vraie volonté de ta part, chaque tentative finira en échec. La vérité, c’est que le sort de notre famille est entre tes mains maintenant. Tu détiens la clé de notre avenir à tous.
On t'aidera, si tu y met du tien.
Si tu continues sur cette voie, tu nous perdras. Peut-être pas du jour au lendemain, mais petit à petit, parce que ni moi ni les enfants ne pourrons supporter éternellement cette vie de chaos et de tristesse.
En revanche, si tu trouves la force de te faire aider encore une fois (et surtout de t’y tenir), nous serons à tes côtés à chaque pas du chemin. Nous ne t’abandonnerons pas. J’ai encore, malgré tout, une petite lueur d’espoir au fond du cœur. Je voudrais tellement retrouver le mari aimant et le père présent que tu étais, celui que l’alcool a fait disparaître mais qui existe toujours quelque part en toi. Je veux croire qu’il est encore temps, qu’il n’est pas trop tard pour que tu reviennes vers nous, pour que tu redeviennes toi-même.
Désespoir
Je t’écris tout ceci avec tout l’amour et toute la tristesse que j’ai au fond de moi. J’espère que tu liras ces lignes jusqu’au bout. J’espère que tu comprendras que derrière ma douleur, il y a surtout une envie de te voir vivre – vraiment vivre – sans ce poison.
S’il te plaît, ne nous laisse pas tomber. Ne te laisse pas tomber toi-même. Lève-toi et reprends-toi en main. Fais-le pour toi, parce que tu mérites une vie meilleure que celle que l’alcool te donne. Fais-le pour notre fille et notre fils, qui ont besoin de leur papa. Fais-le pour moi, si tu m’aimes encore, parce que moi je t’aime plus que tout et je n’en peux plus de te voir disparaître.
Avenir incertain
Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Peut-être que tu poseras cette lettre sans la finir, ou que tu la liras en tremblant. Peut-être que tu m’en voudras de mettre tout ça par écrit, ou peut-être qu’au contraire tu réaliseras enfin l’ampleur de notre souffrance.
Quoi qu’il en soit, je devais te dire tout cela. Il fallait que tu saches à quel point nous t’aimons et à quel point nous sommes au bord du gouffre. La suite, c’est toi qui la décideras. Quoi qu’il arrive, tu resteras l’homme que j’aime.
Mais maintenant, c’est à toi de jouer.
Ta femme qui t’aime encore.