Lettre à toi, qui crois que c'est trop tard.
Ce texte est pour toi. Ou pour quelqu’un que tu aimes.
Je t’écris parce que je peux pas me taire. Parce que cette semaine, ce que j’ai vu m’a retourné le ventre.
Je t’ai vue. Oui, vraiment vue. Y’a deux ans, t’étais là, avec nous, solaire. Rayonnante. T’avais cette énergie, cette espèce de lumière que t’as dans les yeux quand t’es connectée à toi-même, quand t’es sobre, quand t’es vivante. Et là… cette semaine… ce n’était plus toi.
Je sais que tu souffres. Ton couple s’effondre, ton taf est sur un fil. Et t’as l’impression que t’as plus d’air. Que le seul truc qui te reste, c’est un verre. Puis un autre. Puis l’oubli. Sauf que l’oubli, il te mange. Il te bouffe lentement. Et moi, j’peux pas rester là sans rien dire.
Tu crois peut-être que t’as plus rien à espérer. Que t’as tout foiré. Mais laisse-moi te dire un truc, droit dans les yeux (ouais enfin le texte dans les yeux): c’est faux.
Tu vaux mille fois plus que ce que tu crois en ce moment.
T’as un cœur immense, une intelligence fine, une force que t’as juste oubliée. Et surtout, t’as ce truc rare, ce potentiel qui, lui, n’est pas mort. Il est juste en sommeil. Sous les couches de douleur, sous les verres, sous la honte. Mais il est là. Il t’attend.
Je vais pas te mentir et utiliser le bon terme: l’alcool, c’est un enculé. Il se glisse partout, il fait croire qu’il aide, qu’il calme, qu’il protège. Mais il ment. Il te tire vers le fond. Et toi, t’as pas été faite pour couler. T’as été faite pour vivre.
Et je sais que t’en es capable. T’as déjà été là-haut avec nous, t’as déjà vu ce que c’était de tenir bon, de retrouver ta dignité, ton sourire, ton feu. Il est pas perdu, ce feu. Il est tout petit au fond de toi et attend juste que tu le rallumes.
Alors ouais, va y avoir des jours de merde. Des doutes. Des chutes peut-être. Mais tu ne seras pas seule. Je suis là. Et y’a plein de gens autour de toi qui attendent qu’une chose : que tu reviennes. Pas la version parfaite. Juste toi.
Arrête de te faire croire que c’est trop tard.
C’est pas trop tard. C’est le bon moment. Pas le mois prochain, pas demain: maintenant.
Reprends ta place. Reprends ta vie. Aimes toi.
On t’attend.
Je t’embrasse fort, et je crois en toi comme jamais.
