Un p’tit article d’écriture créative, inspiré (mais adapté) du livre du même nom, de Georges Perec. L’idée me vient de Dorine, art-thérapeuthe en post-cure. Vous comprendrez rapidement les « règles » de celui ci. Très enrichissant à écrire, il vous replonge dans le passé. De bons comme des mauvais moments.

Je me souviens de tous ces moments passés à faire les exercices du Bled.
Je me souviens de ces balades nocturnes avec les copains pour visiter des forts désaffectés.
Je me souviens de ces imbéciles d’autoproclamés « skins », pour certains encore prépubères, qui se voyaient déjà conquérir le monde.
Je me souviens du pillage en règle des framboisiers de mes grands parents.
Je me souviens des pois sauteurs de Pif gadget.
Je me souviens que la radio locale diffusait « you’re in the army now » à 4h du mat le premier jour de mon service militaire.
Je me souviens de la sale odeur de mon kimono après une séance de judo.
Je me souviens de la divine odeur du jasmin quand j’étais en vacances en Tunisie.
Je me souviens des folles parties de Monopoly jouées dans l’entrée de mon immeuble.
Je me souviens de ma première cuite, à 14 ans, quand ma mère est partie en vacances.
Je me souviens compter les secondes dans ma tête pour arriver à la minute en même temps que mon réveil.
Je me souviens de pleurer dans mon lit parce qu’on me faisait chier au collège.
Je me souviens de la sortie spéléologie organisée par ma colo de vacances.
Je me souviens de ce con de chat qui a traversé la rue sous les roues de ma bécane quand j’ai descendu la pente la plus raide du village.
Je me souviens de la tête de l’infirmière qui m’a réveillé quand j’étais gisant sur le sol, complètement ivre.
Je me souviens de mes maisons en lego pour y mettre les mouches que j’attrapais.
Je me souviens du moment où je suis parti de chez ma mère pour aller dans mon premier « chez moi ».
Je me souviens du toboggan de 4 mètres de haut dans la cour, qui ne passerait pas 5% des normes de sécurité d’aujourd’hui.
Je me souviens de ce cretin analphabète de beau père qui a pourri la fin de mon enfance e, mon adolescence et par conséquent une bonne partie de ma vie d’adulte.
Je me souviens de cette aide fantastique que m’a apporté ma famille, même s’ils habitaient loin.
Je me souviens de ce kilomètre d’évacuation d’eau qu’on s’amusait à parcourir pendant la construction du nouveau quartier à côté de chez moi.
Je me souviens de la douleur ressentie quand celle que j’aimais m’a gentiment repoussé.
Je me souviens de cette merveilleuse découverte qu’a été l’écriture créative.
Je me souviens des parties de cache cache dans le noir organisés chez moi quand ma mère partait pour le week end ou en vacances.
Je me souviens de la playmate de Collaro un peu avant le journal de 20h
Je me souviens de ma petite sœur, née prématurée, quand elle était en couveuse, minuscule, rouge et intubée.
Je me souviens avoir été, suite à un éthylisme avancé et un traumatisme crânien, être allongé sur un lit d’hosto; grand, rouge et intubé.
Je me souviens de ces hallucinations épouvantables quand je faisais un délirium tremens.
Je me souviens du « crac » qu’a fait mon tibia quand j’ai eu une fracture ouverte suite à une alcoolisation.
Je me souviens de la dureté et de la justesse des mots de ma fille, très déçue.
Je me souviens de ce déclic que j’ai eu quand mon addictologue m’a dit « vous allez mourrir ».
Je me souviens de ce dernier verre.
Je me souviens de ce moment où j’ai ressenti la première joie d’ancien consommateur.
Je me souviens que je suis libre.
N’hésitez pas à tenter d’écrire le votre. C’est à la fois amusant et apportant peut être des pistes pour mieux vous comprendre. Il vous convertira, pourquoi pas, à l’écriture créative! C’est également le genre de choses qui peut trouver sa place dans votre « boîte à maux » (on y reviendra plus tard).